Come descrivo il sig. Allen Combs a chi non l'ha mai conosciuto? Tenore, maestro del coro, professore, arrangiatore, compositore, fisarmonicista, ed esperto d'opera con una conoscenza enciclopedica – dico ENCICLOPEDICA – della discografia operistica. Menzionate l'incisione più oscura dell'opera più oscura, e lui la conosce. Un giorno gli dissi, "Sai che c'è una registrazione dal vivo di Iris con Di Stefano, Claudia Petrella, e –" Lui rispose, "Sì. L'ho rimasterizzato." Nell'iPod vostro avete Lady Gaga. Nell'iPod di Allen, c'è Jean De Reszke. Mettiamola così: un giorno, quando Allen era ragazzo nell'Idaho, lui fu un po' annoiato. Così, decise di ... guardare il TV? No, decise d'imparare a leggere e scrivere l'alfabeto cirillico. L'altro giorno ho detto ad Allen, "Peccato che nessuno abbia mai fatto un mashup di Faust con Caruso. Victor incise quasi tutta l'opera." Lui ha risposto, "Ma, io ne ho fatto uno. Ho un terzo atto praticamente completo, tutto dal Faites-lui di Rita Fornia al riso di Journet. Per riempire i buchi, ho usato dei miei propri 78 per certi brani." Avete sentito Caruso a scatti – quattro minuti qua, quattro minuti là. Oggi, sentirete un atto intero, più di una mezz'ora di musica, con Caruso in contesto. Sedetevi. Rilassatevi. Sedete adesso al Metropolitan Opera House, e l'anno è 1910. | How do I describe Mr. Allen Combs to someone who has never met him? Tenor, choral conductor, professor, arranger, composer, accordionist, and operatic expert with an encyclopedic – I mean ENCYCLOPEDIC – knowledge of the operatic discography. Mention the most obscure recording of the most obscure opera, and he knows it. One day I said to him, "Did you know that there is a live recording of Iris with Di Stefano, Claudia Petrella, and –" He responded, "Yes. I remastered it." In your iPod you have Lady Gaga. In Allen's iPod, there is Jean De Reszke. Let's put it this way: one day, when Allen was a boy in Idaho, he was a little bored. So, he decided to ... watch TV? No, he decided to learn to read and write the Russian alphabet. The other day I said to Allen, "It's a shame that no one ever did a mashup of Faust with Caruso. Victor recorded almost the whole opera." He responded, "But, I made one. I have an almost complete third act, everything from Rita Fornia's Faites-lui to Journet's laughter. To fill in the holes, I used some of my own 78s for certain excerpts." You've heard Caruso in spurts – four minutes here, four minutes there. Today, you're going to hear a whole act, over a half-hour of music, with Caruso in context. Sit back. Relax. You are now seated at the Metropolitan Opera House, and the year is 1910. |
FAUST
Opéra en cinq actes de
CHARLES GOUNOD
livret de Jules Barbier et Michel Carré
fondé sur la légende du même nom et la pièce de
GOETHE
créé au théâtre Lyrique le 19 mars 1859
MARGUERITE – Geraldine Farrar (soprano)
MARTHE – Gabrielle Lejeuene-Gilibert (mezzo-soprano)
SIÉBEL – Rita Fornia (mezzo-soprano)
FAUST – Enrico Caruso (tenor)
VALENTIN – Antonio Scotti (baritone)
MÉPHISTOPHÉLÈS – Marcel Journet (basso)
TROISIÈME ACTE
Première scène
IntroductionLe jardin de Marguerite
(Au fond, un mur percé d’une petite porte. À droite un pavillon.)
SIEBEL (seul)
Faites-lui mes aveux,
portez mes vœux,
fleurs écloses près d’elle,
dites-lui qu’elle est belle,
que mon cœur nuit et jour
languit d’amour !
Révélez à son âme
le secret de ma flamme !
Qu’il s’exhale avec vous
parfums plus doux !
(Il cueille une fleur.)
Fanée ! hélas !
Ce sorcier que Dieu damne
m’a porté malheur !
Je ne puis sans qu’elle se fane
toucher une fleur !
Si je trempais mes doigts dans l’eau bénite !
(Il trempe ses doigts dans un bénitier accroché au mur.)
C’est là que chaque soir
vient prier Marguerite !
Voyons maintenant ! voyons vite !
(Il cueille deux ou trois fleurs.)
Elles se fanent ?
(regardant son bouquet)
Non ! Satan, je ris de toi !
C’est en vous que j’ai foi ;
parlez pour moi !
Qu’elle puisse connaître
l’émoi qu’elle a fait naître,
et dont mon cœur troublé
n’a point parlé !
Si l’amour l’effarouche,
que la fleur sur sa bouche
sache au moins déposer
un doux baiser !
(Il s’éloigne.)
Deuxième scène
(Faust et Méphistophélès entrent prudemment.)FAUST
C’est ici ?
MÉPHISTOPHÉLÈS
Suivez-moi !
FAUST
Que regardes-tu là ?
MÉPHISTOPHÉLÈS
Siebel, votre rival.
FAUST
Siebel !
MÉPHISTOPHÉLÈS
Chut ! Le voilà !
(Il se cache avec Faust dans un bosquet, tandis que Siebel revient, un bouquet à la main.)
SIEBEL
Mon bouquet n’est-il pas charmant ?
MÉPHISTOPHÉLÈS (à part)
Charmant !
SIEBEL
Victoire !
Je lui raconterai demain toute l’histoire.
Et, si l'on veut savoir le secret de mon cœur,
un baiser lui dira le reste !
MÉPHISTOPHÉLÈS (à part)
Séducteur !
(Siebel attache le bouquet à la porte du pavillon et sort.)
Troisième scène
MÉPHISTOPHÉLÈSAttendez-moi là, cher docteur !
Pour tenir compagnie aux fleurs de votre élève,
je vais vous chercher un trésor
plus merveilleux, plus riche encor
que tous ceux qu’elle voit en rêve !
FAUST
Laisse-moi !
MÉPHISTOPHÉLÈS
J’obéis... daignez m’attendre ici !
(Il sort.)
Quatrième scène
FAUSTQuel trouble inconnu me pénètre !
Je sens l’amour s’emparer de mon être.
Ô Marguerite ! à tes pieds me voici !
Salut ! demeure chaste et pure, où se devine
la présence d’une âme innocente et divine !
Que de richesse en cette pauvreté !
En ce réduit, que de félicité !
Ô nature, c’est là que tu la fis si belle !
C’est là que cette enfant a grandi sous ton aile,
a grandi sous tes yeux !
Là que, de ton haleine enveloppant son âme,
tu fis avec amour épanouir la femme
en cet ange des cieux !
C’est là !... oui... C’est là !
Salut ! demeure chaste et pure, etc.
Cinquième scène
(Méphistophélès reparaît, une cassette sous le bras.)MÉPHISTOPHÉLÈS
Alerte ! la voilà !
Si le bouquet l’emporte sur l’écrin
je consens à perdre mon pouvoir.
FAUST
Fuyons ! Je veux ne jamais la revoir !
MÉPHISTOPHÉLÈS
Quel scrupule vous prend !
(plaçant l’écrin sur le seuil du pavillon)
Sur le seuil de la porte,
voici l’écrin placé !
Venez ! j’ai bon espoir !
(Il entraîne Faust et disparaît avec lui dans le jardin. Marguerite entre.)
Sixième scène
MARGUERITEJe voudrais bien savoir quel était ce jeune homme,
si c’est un grand seigneur, et comment il se nomme
« Il était un roi de Thulé,
qui, jusqu’à la tombe fidèle,
eut en souvenir de sa belle,
une coupe en or ciselé ! »
(s’interrompant)
Il avait bonne grâce, à ce qu’il m’a semblé.
(reprenant sa chanson)
« Nul trésor n’avait tant de charme !
Dans les grands jours il s’en servait
et chaque fois qu’il y buvait,
ses yeux se remplissaient de larmes !
Quand il sentit venir la mort,
étendu sur sa froide couche,
pour la porter jusqu’à sa bouche
sa main fit un suprême effort ! »
(s’interrompant)
Je ne savais que dire,
et j’ai rougi d’abord.
(reprenant sa chanson)
« Et puis, en l’honneur de sa dame,
il but une dernière fois ;
la coupe trembla dans ses doigts,
et doucement il rendit l’âme ! »
Les grands seigneurs ont seuls des airs si résolus,
avec cette douceur !
Allons ! n’y pensons plus !
Cher Valentin, si Dieu m’écoute,
je te reverrai !
Me voilà toute seule !
(Elle aperçoit le bouquet.)
Un bouquet !
C’est de Siebel, sans doute !
Pauvre garçon !
(apercevant la cassette)
Que vois-je là ?
D’où ce riche coffret peut-il venir ?
Je n’ose y toucher, et pourtant...
Voici la clef, je crois !
Si je l’ouvrais ! Ma main tremble ! Pourquoi ?
Je ne fais, en l’ouvrant, rien de mal, je suppose !
(Elle ouvre la cassette.)
Ô Dieu ! que de bijoux !
Est-ce un rêve charmant
qui m’éblouit, ou si je veille ?
Mes yeux n’ont jamais vu de richesse pareille !
(Elle place la cassette tout ouverte sur une chaise et s’agenouille pour se parer.)
Si j’osais seulement
me parer un moment
de ces pendants d’oreille !
Ah ! Voici justement,
au fond de la cassette, un miroir !
Comment n’être pas coquette ?
(Elle se pare des boucles d’oreille, se lève et se regarde dans le miroir.)
Ah ! je ris de me voir
si belle en ce miroir !
Est-ce toi, Marguerite ?
Réponds-moi, réponds vite !
Non ! non ! Ce n’est plus toi !
Ce n’est plus ton visage !
C’est la fille d’un roi,
qu’on salue au passage !
Ah ! s’il était ici !
S’il me voyait ainsi !
Comme une demoiselle
il me trouverait belle !
Achevons la métamorphose !
Il me tarde encore d’essayer
le bracelet et le collier.
(Elle se pare du collier d’abord, puis du bracelet.)
Dieu ! C’est comme une main
qui sur mon bras se pose !
Ah ! je ris me voir, etc.
Septième scène
MARTHE (entrant par le fond)Seigneur Dieu, que vois-je !
Comme vous voilà belle, mon ange !
D’où vous vient ce riche écrin ?
MARGUERITE
Hélas ! On l’aura par mégarde apporté !
MARTHE
Que non pas !
Ces bijoux sont à vous,
ma chère demoiselle !
Oui ! c’est là le cadeau d’un seigneur amoureux !
Mon cher époux jadis était moins généreux !
Huitième scène
(Méphistophélès et Faust entrent en scène.)MÉPHISTOPHÉLÈS
Dame Marthe Schwerdtlein, s’il vous plaît ?
MARTHE
Qui m’appelle ?
MÉPHISTOPHÉLÈS (à Marguerite)
Pardon d’oser ainsi nous présenter chez vous !
(bas à Faust)
Vous voyez qu’elle a fait bon accueil aux bijoux !
(haut)
Dame Marthe Schwerdtlein ?
MARTHE
Me voici !
MÉPHISTOPHÉLÈS
La nouvelle que j’apporte
n’est pas pour vous mettre en gaîté.
Votre mari, madame, est mort et vous salue !
MARTHE
Ah ! grand Dieu !
MARGUERITE
Qu’est-ce donc ?
MÉPHISTOPHÉLÈS
Rien !
MARTHE
Ô calamité ! Ô nouvelle imprévue !
MARGUERITE (à part)
Malgré moi mon cœur tremble
et tressaille à sa vue !
FAUST (à part)
La fièvre de mes sens se dissipe à sa vue !
MÉPHISTOPHÉLÈS (à Marthe)
Votre mari, madame, est mort et vous salue !
MARTHE
Ne m’apportez-vous rien de lui ?
MÉPHISTOPHÉLÈS
Rien ! Et, pour le punir,
il faut dès aujourd’hui
chercher quelqu’un qui le remplace !
FAUST (à Marguerite)
Pourquoi donc quitter ces bijoux ?
MARGUERITE
Ces bijoux ne sont pas à moi !
Laissez, de grâce !
MÉPHISTOPHÉLÈS (à Marthe)
Qui ne serait heureux d’échanger avec vous
la bague d’hyménée ?
MARTHE
Ah bah ! Plaît-il ?
MÉPHISTOPHÉLÈS
Hélas ! cruelle destinée !
FAUST (à Marguerite)
Prenez mon bras un moment !
MARGUERITE
Laissez ! je vous en conjure !
MÉPHISTOPHÉLÈS (à Marthe)
Votre bras !
MARTHE (à part)
Il est charmant !
MÉPHISTOPHÉLÈS (à part)
La voisine est un peu mûre !
MARGUERITE
Je vous en conjure !
MARTHE
Quelle noble allure !
FAUST
Âme douce et pure !
MÉPHISTOPHÉLÈS
Elle est un peu mûre !
MARTHE
Ainsi vous voyagez toujours ?
MÉPHISTOPHÉLÈS
Toujours ! Dure nécessité, madame,
dure nécessité !
Sans ami, sans parents, sans femme ! Ah !
MARTHE
Cela sied encore aux beaux jours !
Mais plus tard, combien il est triste
de vieillir seul, en égoïste !
MÉPHISTOPHÉLÈS
J’ai frémi souvent, j’en conviens,
devant cette horrible pensée !
MARTHE
Avant que l’heure en soit passée,
digne seigneur, songez-y bien !
MÉPHISTOPHÉLÈS
J’y songerai !
MARTHE
Songez-y bien !
FAUST (à Marguerite)
Eh quoi ! toujours seule ?
MARGUERITE
Mon frère est soldat ; j’ai perdu ma mère ;
puis ce fut un autre malheur,
je perdis ma petite sœur !
Pauvre ange ! Elle m’était bien chère !
C’était mon unique souci ;
que de soins, hélas ! que de peines !
C’est quand nos âmes en sont pleines
que la mort nous les prend ainsi !
Sitôt qu’elle s’éveillait, vite
il fallait que je fusse là !
Elle n’aimait que Marguerite !
Pour la voir, la pauvre petite,
je reprendrais bien tout cela !
FAUST
Si le ciel, avec un sourire,
l’avait faite semblable à toi,
c’était un ange ! Oui, je le crois !
MARGUERITE
Vous moquez-vous ?
FAUST
Non, je t’admire !
MARGUERITE
Je ne vous crois pas
et de moi tout bas
vous riez sans doute !
J’ai tort de rester
pour vous écouter !
Et pourtant j’écoute !
FAUST
Laisse-moi ton bras !
Dieu ne m’a-t-il pas
conduit sur ta route ?
Pourquoi redouter,
hélas ! d’écouter ?
Mon cœur parle ; écoute !
MARTHE
Vous n’entendez pas,
et de moi tout bas
vous riez sans doute !
Avant d’écouter,
pourquoi vous hâter
de vous mettre en route ?
MÉPHISTOPHÉLÈS
Ne m’accusez pas,
si je dois, hélas !
me remettre en route.
Faut-il attester
qu’on voudrait rester
quand on vous écoute ?
(La nuit commence à tomber.)
MARGUERITE (à Faust)
Retirez-vous ! Voici la nuit.
FAUST
Chère âme !
MARGUERITE
Laissez-moi !
(Elle s’enfuit.)
FAUST (la poursuivant)
Ah, méchante, on me fuit !
MÉPHISTOPHÉLÈS
L’entretien devient trop tendre !
Esquivons-nous !
(Il se cache derrière un arbre.)
MARTHE (à part)
Comment m’y prendre ?
(haut)
Eh bien ! il est parti ! Seigneur !
MÉPHISTOPHÉLÈS (à part)
Oui.
MARTHE
Cher seigneur !
(Elle s’éloigne.)
MÉPHISTOPHÉLÈS
Cours après moi ! Ouf !
Cette vieille impitoyable
de force ou de gré, je crois,
allait épouser le diable !
FAUST (dans la coulisse)
Marguerite !
MARTHE (dans la coulisse)
Cher seigneur !
MÉPHISTOPHÉLÈS
Serviteur !
FAUST (dans la coulisse)
Marguerite !
MARTHE (dans la coulisse)
Cher seigneur !
MÉPHISTOPHÉLÈS
Serviteur !
Il était temps ! sous le feuillage sombre
voici nos amoureux qui reviennent ! c’est bien !
Gardons-nous de troubler un si doux entretien !
Ô nuit, étends sur eux ton ombre !
Amour, ferme leur âme aux remords importuns !
Et vous, fleurs aux subtils parfums,
épanouissez-vous sous cette main maudite !
Achevez de troubler le cœur de Marguerite !
(Il disparaît tandis que Faust et Marguerite rentrent.)
MARGUERITE
Il se fait tard ! Adieu !
FAUST (la retenant)
Quoi ! je t’implore en vain !
Attends ! laisse ta main s’oublier dans la mienne !
Laisse-moi, laisse-moi contempler ton visage
sous la pâle clarté
dont l’astre de la nuit, comme dans un nuage,
caresse ta beauté !
MARGUERITE
Ô silence ! ô bonheur ! ineffable mystère !
enivrante langueur !
J’écoute ! Et je comprends cette voix solitaire
qui chante dans mon cœur !
Laissez un peu, de grâce !
(Elle cueille une marguerite.)
FAUST
Qu’est-ce donc ?
MARGUERITE
Un simple jeu !
Laissez un peu !
FAUST
Que dit ta bouche à voix basse ?
MARGUERITE (effeuillant la marguerite)
Il m’aime ! Il ne m’aime pas !
Il m’aime ! pas ! Il m’aime ! pas ! Il m’aime !
FAUST
Oui ! crois-en cette fleur éclose sous tes pas !
Qu’elle soit pour ton cœur l’oracle du ciel même !
Il t’aime !
Comprends-tu ce mot sublime et doux ?
Aimer ! Porter en nous
une ardeur toujours nouvelle !
Nous enivrer sans fin d’une joie éternelle !
FAUST et MARGUERITE
Éternelle !
FAUST
Ô nuit d’amour, ciel radieux !
Ô douces flammes !
Le bonheur silencieux
verse les cieux
dans nos deux âmes !
MARGUERITE
Je veux t’aimer et te chérir !
Parle encore !
Je t’appartiens ! Je t’adore !
Pour toi je veux mourir !
FAUST
Marguerite !
MARGUERITE
Ah ! partez !
FAUST
Cruelle !
MARGUERITE
Je chancelle !
FAUST
Me séparer de toi ! Cruelle !
MARGUERITE (suppliante)
Laissez-moi !
Ah, partez, oui, partez vite !
Je tremble ! hélas ! J’ai peur !
Ne brisez pas le cœur
de Marguerite ! etc.
FAUST
Tu veux que je te quitte !
Vois ma douleur ! Hélas !
Marguerite ! Marguerite !
Tu me brises le cœur !
Par pitié !
MARGUERITE
Si je vous suis chère !
FAUST
Marguerite !
MARGUERITE
Par votre amour, par ces aveux
que je devais taire,
cédez à ma prière !
Cédez à mes vœux !
Partez, oui, etc.
FAUST
Tu veux, hélas, etc.
Divine pureté !
Chaste innocence,
dont la puissance
triomphe de ma volonté !
J’obéis. Mais demain...
MARGUERITE
Oui, demain, dès l’aurore !
Demain ! Toujours !
FAUST
Un mot encore !
Répète-moi ce doux aveu !
Tu m’aimes ?
MARGUERITE
(s’échappe, s’arrête sur le seuil et envoie un baiser à Faust)
Adieu !
(Elle entre dans le pavillon.)
FAUST
Félicité du ciel ! Ah, fuyons !
MÉPHISTOPHÉLÈS
Tête folle !
FAUST
Tu nous écoutais ?
MÉPHISTOPHÉLÈS
Par bonheur !
Vous auriez grand besoin, docteur,
qu’on vous renvoyât à l’école !
FAUST
Laisse-moi !
MÉPHISTOPHÉLÈS
Daignez, seulement écouter un moment
ce qu’elle va conter aux étoiles,
cher maître !
Tenez ! Elle ouvre sa fenêtre !
(Marguerite paraît à la fenêtre.)
MARGUERITE
Il m’aime ! Quel trouble en mon cœur !
L’oiseau chante, le vent murmure,
toutes les voix de la nature
le redisent en chœur :
« Il l’aime ! » Ah, qu’il est doux de vivre !
Le ciel me sourit, l’air m’enivre !
Est-ce de plaisir et d’amour
que la feuille tremble et palpite ?
Demain ? Ah ! presse ton retour,
cher bien-aimé ! Viens !
FAUST
(s’élançant vers la fenêtre et saisissant la main de Marguerite)
Marguerite !
MARGUERITE
Ah !
MÉPHISTOPHÉLÈS
Ha ! Ha ! Ha ! Ha ! Ha !
Amazing!
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